Editorial

Cette année, les Journées Théâtrales de Carthage célèbrent leur quarantième bougie…

Quarante ans, de Salles pleines d’un public qui vibre pour un théâtre riche de sa multitude. Un public qui témoigne sa passion à chaque session pour des expressions théâtrales marquées par la  recherche artistique, imprégnées de valeurs humaines dans une quête perpétuelle d’une parfaite harmonie au-delà des différences et des divergences.

40 ans se sont écoulés façonnant la épopée poignante des  Journées Théâtrales de Carthage, une épopée, artistique certes, mais humaine surtout, qui a su devenir, dès les premières années, un rendez vous du 4ème art dans sa dimension arabe et africaine ouvert sur un monde pluriel. un rendez-vous de création, de découverte et  d’exploration.

Bien que forte de ce lège et bien ancrée dans son histoire, la 24ème édition des JTC sera marquée d’une amertume certaine, celle d’une édition fière d’avoir atteint le paroxysme de sa maturité qui vient se mêler à une profonde douleur et une énorme inquiétude.

Le théâtre, cet art, qui, depuis sa genèse, est pétri de résistance, de lutte, marqué par  les stigmates d’une humanité meurtrie, se révèlera lors de cette édition encore plus fort, plus pertinent, plus engagé pour les causes humaines et universelles.

Cette 24ème session sera une session partisane et sans conteste  solidaire avec le peuple palestinien dans sa lutte pour ses droits légitimes, droit à la liberte, à l’indépendance, à la dingnité… à la vie.

Pour cette édition exceptionnelle, des artistes d’Afrique, du monde arabe et du reste du monde afflueront en grand nombre pour témoigner davantage que le théâtre, qu’il soit  tragique ou comique,  n’est que le porte drapeau de l’humanisme, la liberté, la paix et la dignité, et un bouclier face à toute forme d’extrémisme, d’asservissement et de discrimination.

40 ans après, les  Journées Théâtrales de Carthage affirment plus que jamais leur  attachement à leur dimension arabo-africaine, consacrant des expériences plus lointaines et composant ainsi la une mosaïque parfaite de l’art humain dans toutes ses formes.

C’est avec un coeur meurtri et une âme triste face au spectacle de l’horreur dont nous sommes témoins à chaque instant que les artistes du monde entier réunis sur les scènes des JTC  écriront par le verbe, le corps et l’esprit l’histoire d’un art porteur de vie et d’espoir.

Moez Mrabet

Directeur de la 24ème édition des Journées théâtrales de Carthage